Un jour, un Diable (12/23) : Dix choses que vous ne saviez pas sur Dedryck Boyata
- Publié le 08-06-2018 à 14h51
- Mis à jour le 08-06-2018 à 14h52
Chaque jour jusqu’à Belgique - Panama, retrouvez le portrait d’un Diable Rouge en dix anecdotes. Ce vendredi : Dedryck Boyata 1 PETIT PONT À LA MAISON
Dedryck Boyata a de qui tenir. Enfant, il a très souvent accompagné son père, ancien pro reconverti entraîneur dans la région bruxelloise. "Mes joueurs aimaient bien le voir. Ils jouaient avec lui. Il était petit mais gérait bien son ballon. Quand tu as un enfant qui joue avec des adultes, c’est parfois embêtant quand il n’apporte rien, mais ce n’était pas le cas de Dedryck", nous avait expliqué son papa, Bienvenu. Les parties s’étiraient jusque dans le domicile familial : "il me faisait souvent des petits ponts, c’était chouette", nous avait confié sa sœur Mélissa, de six ans sa cadette. Et Boyata, avec son poster de Michael Owen dans sa chambre, a été profondément marqué par la Coupe du Monde 98, le doublé de Lilian Thuram et la défaite en finale du Brésil…
2 ANDERLECHT N’EN A PAS VOULU
Après avoir accompagné son papa, l’adolescent a fini par prendre sa première licence relativement tardivement, à 12 ans au FC Saint-Josse, juste à côté de la maison familiale, avant de passer par le White Star et le Brussels. Sans jamais donc transiter par Anderlecht. "Petit, il voulait vraiment y aller", nous avait avoué sa maman. "Il avait fait un test mais Anderlecht ne l’a pas retenu et a voulu après le faire revenir mais ses clubs ne voulaient plus", détaille le papa : "Soi-disant, il manquait de rythme. Et il est donc parti au Brussels." Ce qui n’a pas empêché le Sporting de vouloir le faire signer plusieurs années. En vain.
3 RÉVÉLÉ À LA MILK CUP
Juin 2007. Avec le Brussels et son grand ami Andrea Mutombo, Dedryck Boyata s’éclate à la Milk Cup, l’un des plus grands tournois de jeunes de Grande-Bretagne. "Fabuleux. Magnifique", nous avait confié le Diable. "On est arrivé avec notre groupe d’amis qui formait l’équipe du Brussels. Il y avait une parade, une présentation d’équipe. On est arrivé jusqu’en demi-finale où on perd aux tirs au but contre Fluminense; j’avais marqué le deuxième penalty. Ils ont gagné le tournoi contre United, nous, on a terminé 3e. J’avais 16 ans. C’était comme les grands, dans un vrai stade. C’était top." Et les performances du jeune défenseur tapent ce week-end-là dans l’œil de Chelsea, Manchester United et Manchester City.
4 DE FORCE DANS L’AVION
Quand, au retour de la Milk Cup, le téléphone des Boyata sonne, un agent mandaté par Manchester City est au bout du fil. Le jeune Dedryck décroche et lui répond : "écoute, je ne suis pas intéressé". L’agent raccroche. Le papa de Dedryck est incrédule. "Mon père était à côté, je lui explique et il me dit que je suis fou. On retrouve le numéro, mon père parle à l’agent et une date est prévue pour un vol. La veille de ce vol, j’étais au téléphone avec Andrea Mutombo; on ne voulait pas y aller. On ne va pas nous forcer. Ce soir-là, j’explique la situation à mon père qui, bien sûr, n’écoute pas. Lui a déjà décidé, il parle avec ma mère qui lui dit de me laisser tranquille, lui n’écoute pas. Et il me met dans la voiture, on va chercher Andrea, on rentre à la maison, il nous fait dormir et le lendemain à 6 h, on était dans l’avion." (rires)
5 LES ROTTWEILERS DE LA FAMILLE D’ACCUEIL
Après un test concluant, le jeune Dedryck débarque en Angleterre avec dans ses bagages trois ans d’anglais. Plus que la barrière de la langue, le déracinement est total. "Je passe du football après l’école au football à temps plein", s’amuse-t-il. À Manchester, il se retrouve en famille d’accueil avec trois autres coéquipiers : l’international slovaque Vladimir Weiss (Al-Gharafa), l’international norvégien Omar Elabdellaoui (Hull) et un autre Slovaque, Filip Mentel, qui n’a pas percé. "Et aussi deux gros rottweilers dans la cuisine", se marre Boyata qui est resté très proche de cette famille d’accueil après quelques difficultés au départ, notamment au niveau gastronomique. "Dedryck m’appelait : mais maman, il faut voir ce qu’elle nous a préparé. Ce n’est pas mangeable, je dois rentrer. Je lui répondais qu’il devait supporter cela. C’était très difficile", avoue la maman Brigitte. "J’ai dit à Bienvenu qu’il devait faire quelque chose car Dedryck voulait rentrer. Mais pour Bienvenu, il devait rester, se battre."
La persuasion du paternel a aidé. Les multiples allers-retours familiaux aussi. Comme le dit joliment Brigitte : "On a apporté un peu l’ambiance de notre famille-là bas, on est rentré dans leur famille."
6 DENAYER LE PETIT FRÈRE
Bruxellois, défenseur, Manchester City, le Celtic, la sélection : Dedryck Boyata et Jason Denayer cultivent les similitudes. Si cinq ans les séparent, des amis communs les rapprochent. Et, tout naturellement, Boyata a pris sous son aile à City Denayer. "Quand il a signé, il était avec la réserve et moi avec l’équipe première. Je suis allé naturellement vers lui comme Vincent avait pu le faire avec moi. En plus Jason ne parlait pas anglais et donc c’était un peu galère pour lui. Le feeling est vite passé. C’était comme mon petit frère." Qui a partagé plusieurs fois la table du grand et de son épouse.
7LE COMPLICE DE BALOTELLI
Quand Boyata fait son irruption dans le vestiaire de l’équipe première de Manchester City, ses voisins immédiats se nomment Patrick Vieira et Emmanuel Adebayor à sa droite, Kolo Touré à sa gauche. La deuxième année, Carlos Tévez est à sa gauche, Maicon et un certain Mario Balotelli à sa droite. À l’époque, les deux hommes sont les cadets de ce vestiaire de stars. "Mario a plusieurs faces", nous avait longuement expliqué Boyata. "Il a des côtés que personne ne connaît, excepté peut-être ses coéquipiers. Il est super intelligent, super protecteur, super concentré et super fort à l’entraînement. Il peut faire marrer tout le monde et il est imprévisible dans un vestiaire. Il n’est pas comme ce qu’on entend, à faire des conneries tout le temps. Mario, c’est un garçon de son âge qui s’amuse et qui profite. Mario et moi, on a le même âge, ce qui fait que je trouve normal ce qu’il a fait parfois. Enfin pas les feux d’artifice."
8 LA SURPRISE DE MANCINI
26 septembre 2010. Manchester City affronte Chelsea avec une défense à moitié belge. Dans l’axe, la présence de Vincent Kompany relève de l’évidence. Dans le couloir droit par contre, Dedryck Boyata profite des nombreux forfaits et de sa belle sortie en Coupe de la Ligue trois jours plus tôt face à West Bromwich pour être titulaire. Ce qu’il n’avait pas vu venir. "La veille du match, le coach ne m’avait pas parlé, il était minuit, je me suis dit que comme je n’allais pas jouer, je pouvais encore regarder des vidéos. Je me réveille pour la théorie, Roberto Mancini écrit Bo et je me dis que cela ne peut pas être moi. Il me met arrière droit. Ce jour-là, je vois l’équipe en face avec Anelka, Drogba et Malouda. Je me dis merde. Je n’avais pas bien dormi et au final, j’ai gagné tous mes duels. On a gagné 1-0. C’était une fierté car je suis un grand fan d’Anelka aussi."
9QUAND LE MAILLOT BRÛLE
Forcément, à force de transformer le salon en terrain de football, Dedryck Boyata a fait quelques dégâts. Mais, au final, c’est un maillot qui aurait pu mettre le feu à la maison.
"Il venait de gagner la Youth Cup avec Manchester City. Je lui avais demandé de me garder le maillot. Quand il est arrivé à la maison, on était tous fatigués. Il est monté dans sa chambre, il a enlevé son maillot et l’a jeté sans faire attention sur la lampe halogène et cela a bien brûlé", nous avait expliqué sa maman qui a gardé la tenue très abîmée.
10IL AURAIT PU ÊTRE COMPTABLE OU ARCHITECTE
En ralliant l’Angleterre très jeune, Boyata a dû faire un choix et ce garçon réfléchi a mis entre parenthèses ses études. Et s’il n’avait pu faire carrière, deux voies s’ouvraient à lui : la comptabilité et l’architecture.